Fred : Salut à toi Ô Titane Céramique nique nique ! Te voilà outillé pour des siècles des siècles.
Pat : Semi outillé mon pauvre... y se trouve que je joue sur deux quilles ; et en ce moment quatre pattes et zéro main.
Fred : Plains-toi, y pourraient te les avoir coupé tes pattes, t'es pas encore cul de jatte ! Bon, tu fais quoi de tes journées, on te bouge un peu ?
Pat : Le matin après le ptit déj' je commence par quatre pages du Ulysse de James Joyce avec deux gélules paracétamolisées pour faire glisser.
Fred : Tu te fous de moi, c'est juste bon pour te ramomoliser le yaourt ça ! Ulysse, tu le relis ? ? ?
Pat : Non, j'ai commencé le tome 1 il y a 26 ans, j'en suis à la page 399...
Fred : Et tu penses le finir bientôt ?
Pat : J'sais pas, p'être à la deuxième hanche, cet automne.
Fred : Il y a combien de tome ?
Pat : Deux dans l'édition folio
Fred : Presque trente ans par tome, ça va t'obliger à vivre jusqu'à au moins nonante ans ça !
Pat : On peut le dire, sauf si je me prends un truc bien long bien gravos.
Fred : Très chic tes bas résille noir.
Pat : Une dame blanche vient me les enfiler tous les matins.
Fred : Ah ouiais ! Et ensuite tu fais les couloirs en aguichant les mamys et les papys ? C'est pour payer ta piaule ?
Pat : Presque... à suivre une partie de jambes en l'air, on fait ça en groupe.
Fred : Waoouuuuuuu ! La rééducation par la partouze ; je crois que je vais me casser une guibolle.
Pat : Un genou c'est mieux, tu resteras plus longtemps. Ça te fera un stage de sensibilisation à la vie en maison de retraite. Bicoze moi ici je fais figure de gamin, notre doyen à nonante et deux ans ! À table une phrase sur deux commence par : « C'était mieux avant. » l'autre par : « Dans quel monde vivrons nos enfant/petits enfants ? »
Fred : Tu as une idée de ta date de libération ?
Pat : J'ai posé une perm' pour le ouikinde, j'espère qu'elle me sera accordée. Pour la fille de l'air on verra la semaine prochaine.
Fred : C'est quoi ce truc ? (il feuillette un polycopié)
Pat : Un livret conseil des gestes à faire et à ne pas faire.
Fred : Ah ! J'ai cru un instant que c'était un condensé du kamasutra.
Pat : Cette page là... comme tu vois il ne reste pas beaucoup de place pour la fantaisie.
Fred : Eh ben bon vent mon Petit corps branlant. Ça ne t’empêchera toujours pas d'écrire des poèmes à la mords moi le nœud.