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Jouïr
jouïr de la vie
jouïr à rien faire
toute une vie avec
la vie s'en va
la vie s'envie
la vie est là
je glande je bande
je sens venir la poésie
bien mieux qu'un con ou une bite
bien mieux que tout les sexes réunis
toujours elle m'attend
toujours disponible
parfois jeu de cache cache
parfois insoumise
parfois c'est elle qui me prise
bien plus & mieux qu'ivresse éthylalcoolique
bien plus & mieux que petite fumée
bien plus & mieux que magiques champignons
bien plus & mieux que paradis artificieux
je la sens venir
picotements dans la colonne
elle monte comme la petite bête
gargouillement dans les entrailles
elle s'annonce irrésistible
aussitôt dans la tête les vers se mêlent
aussitôt dans la bouche ils s'alignent
parachutistes qui attendent l'ouverture
aussitôt les mots résonnent le souffle court
je mouille mes doigts s'agitent cherchent
vite un bout de papier
vite une machine à crire à écrire à écrier
vite un dictaphone ou hurler sussurer
vite un ordinateur
vite vite vite
elle ne saurait attendre
aucune patience elle n'a
tombe dans l'oublie si tu ne réagis
la prendre c'est urgentissime
se laisser envahir déguster sublimer
comme dans tes rêves
là elle compose ses plus beaux lais
au réveil l'ardoise s’efface
alors on espère on traque on renifle sa trace
que du bonheur quand l'orgasme vient revient
jaillissement crépitement explosion
on en reste tout chose tout exta
tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac
et puis ça recommence
autant de fois que le désir
inépuisable amante
ni gloire ni célébrité ni fortune
elle s'offre à qui veut bien d'elle
pas bégueule fille ou garçon
côté pile ou côté face
farce drame ou tragédie
elle te donne sa licence
du moment que le plaisir est de la fête
foin de l'ortografe & vive le néologisme
heureux soit le poète
heureuse soite la poétesse
rien et tout à la fois
jouïr jouïr jouïr
ivre de vie de poésie
m'entendez-vous les tristes sires les dépressifs les maudits
la vie est belle
branlez-vous là où ça vous démange
bandez giclez dégoulinez faites jaïr les poèmes
en bandes organisées
en hordes barbarisées
ni dieux ni maîtres
juste une divine maîtresse
à pleines mains
à pleines bouches
à pleins sexes
pleins le yeux les oreilles le nez le cul
faut que ça déborde que ça ça ça aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
Où vont les morts ?
Observations et réflexions en me promenant dans un cimetière.
À propos de la mort. Ou plutôt de la place de la mort chez les vivants.
Pour être plus juste de la place du mort pour les vivants.
Il n’y a plus de concessions perpétuelles. Le cimetière est devenu une cité de transit. Le mort n’y repose en paix
que pour 10, 15, 20 ou 30 ans. Ensuite il faut repayer ou laisser la place. Plus question d’éternité ni de perpétuité. Sans parler des incinérés qui se répandent un peu partout.
La science refuse le trop de corps à tel point qu’il faut maintenant payer pour “donner” son corps, ou plutôt celui
d’un parent, pour économiser les frais d'inhumation.
Quoiqu’il en soit ce corps ne laissera pas de trace.
Pour quelles raisons, économique, rupture du lien social/familial, de nombreux corps de vieux décédés durant la
canicule de 2003 n’ont pas trouvé preneur ?
Est-on là en face d’un changement profond de la mentalité occidentale judéo-chrétienne ?
Est-ce l’indicateur d’un retour au nomadisme ? On laisse le corps mort au bord du chemin, au sommet d'une
colline..
Depuis le néolithique, l’enterrement des morts et la construction d’un monument funéraire était un signe de
permanence sur une terre, signe de sédentarité, d'une certaine manière de culture et civilisation.
La patrie, terre de mes pères.
Mon pays, ma terre, celle où sont enterrés mes ancêtres.
Le respect et le culte des ancêtres est en train de disparaître, plus de terre, plus de mémoire, plus de culture.
Signe d’un retour à la barbarie ? Ou signe d'un détachement spirituel de ce qui n'est qu'une enveloppe ?
- C'est dingue l'histoire !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Les signatures pour les candidats à la présidentielle, elles étaient anonymes, on s'est battu pour que les noms soient publiés. Et maintenant la Marine et la
Christine veulent qu'on revienne en arrière.
- Ah bon, c'est vrai que c'est plus logique qu'on sache…
- Je veux mon neveu, je veux savoir qui soutient mon maire ou mon conseillé général, manquerait plus qu'il donne sa signature à Marine, je lui retire mon vote
illico.
- Y'en a qui disent que c'est pas démocratique.
- Quoi démocratique, elle est où la démocratie quand un président peut se payer une campagne sur ton dos, quand un candidat touche des rétrocommissions ; non y'a
longtemps qu'on n'est plus en démocratie.
- T'es du côté des indignés toi ?
- Oui, je les aime bien, les Anonymous aussi… sauf que…
- Que quoi ?
- Ben quand on voit ce qu'il se passe en Tunisie, en Égypte, etc. Faut faire gaffe, c'est toujours les vautours qui ramasse la mise…
- Quoi faire ?
- Y aller quand même, y'a que quand ça bouge que ça peut changer…
- Tes Anonymous, y signe pas eux !
signatures signatures signatures signatures signatures signatures signatures signatures signatures signatures
- Tu te souviens de ce que je t'ai dis en 2007 juste après l'élection du Kosar ?
- Que tu voulais émigrer en Arabie Saoudite...
- Non, qu'avec le départ en retraite des babyboomers il roulait sur du velours, minimum un million de chômeurs en moins en cinq ans et que sa réélection était déjà
faite.
- Je me souvenais pas mais tu t'es planté grande largeur. Non seulement le chômage a pas baissé mais il a décollé direction la stratosphère.
- Et qu'avec la reprise il avait décroché le quinquennat en platine.
- Y'en a qui ont pas de chance.
- Peut-être que Flambie, vu qu'il part dans la merde jusqu'au cou il va finir en apothéose et se faire réélire les doigts dans l'cul.
- Dans le nez.
- Quoi ?
- On dit les doigts dans le nez !
- Ah bon, enfin il sera peut-être bien réélu, même avec un nez de clown.
Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu Élu / Réélu
- T'as regardé la télé hier soir ?
- Oui.
- Et tu en penses quoi de ses propositions ?
- Euuuuuuuuuuuuuuu j'ai regardé Barnaby sur la 3.
- J'y crois pas, mais c'est important pour la France !
- Barnaby ou augmenter la TVA ?
- Arrêtes de déconner c'est sérieux.
- Augmenter la TVA en période de baisse de la consommation, c'est con, les gens vont consommer encore moins et ça fera des recettes en moins.
- L'augmentation est prévue pour octobre.
- Là c'est carrément n'importe quoi, personne sait qui sera président en octobre, ni quel parlement on aura. C'est un pari à l'aveugle, de la poudre au yeux. J'ai
eu raison de ne pas regarder ça.
- Tu me désespères.
Augmenter la T V A Augmenter la T V AAugmenter la T V A Augmenter la T V A Augmenter la T V A Augmenter la T V A
- T'as entendu ces histoires de jeunes diplômés étrangers travaillant en France et qu'on expulse ?
- Oui, encore un coup du Kosar et de son chien de garde.
- Dans tous les pays du monde on dépense de l'argent pour faire venir des cerveaux, chez nous on les jette dehors.
- Pire que ça on les offre, ils ont fait leurs études en France et on en fait cadeau à la Chine, aux États Unis, à l'Inde… Approchez m'sieurs dames, kado gratuit, bac plus 5, 7, 9, 10, c'est pour
emporter.
- Et après ça ils ont le culots de nous parler de rigueur économique, mais merdre, c'est nous qui avons payés leurs études !
- Et pour les faire revenir ça va nous coûter encore plus...
- C'est dingue le nombre de suicides de travailleurs !
- Moi je ne me suiciderais pas pour ça, je démissionnerais, j'irais élever des chèvres ou je créerais ma propre entreprise propre.
- Ôte-moi d'un doute, c'est quoi ton métier ?
- D'accord je suis chômeur, j'ai jamais bossé, mais justement parce que j'ai jamais trouvé le bon job, c'est un acte de résistance.
- Ah ! De résistance au travail, tu te fous de ma gueule là. Les mecs qui se suicident c'est après vingt ans dans la même boîte à être traités comme des merdes, ça les a miné, tu comprends, ils
étaient arrivés au bout du bout.
- Et pourquoi ils ont pas d'abord été flinguer leur patron, ou le petit chef qui leur pourrissait la vie ? Moi c'est ce que j'aurais fait, quit à me tirer une balle après.
- Ça c'est une bonne question… peut-être que justement ils avaient tellement été traités comme des merdes qu'ils se sentaient minable, que quelque part ils avaient intériorisés que c'était leur
faute.
- Comme quoi vaut mieux ne pas travailler… je veux dire pour un autre, ce qu'il faut supprimer, ce sont les patrons, au sens large, les actionnaires, tout ça quoi. S'il n'y avait que des
coopératives y'aurait plus ce problème.
- T'as peut-être raison mais y'a encore du chemin à faire...
- Si tout le monde est d'accord, ça peut aller très vite, une grève générale et hop...
- J'ai vu une émission sympa hier sur Arte.
- Encore un truc intello ?
- Oui, ça causait de l'obsolescence programmée.
- C'est quoi ce truc ?
- Simple, les industriels programment leurs produits pour une durée déterminée, l'idée c'est de pouvoir en revendre un neuf très vite. Il donnait l'exemple d'une
imprimante qui contient un compteur de copies, arrivé à 18 000 la machine se met en panne et tu es obligé d'en acheter une autre, même si elle est encore en parfait état de marche.
- Ils sont gonflés les mecs, j'avais entendu un truc sur Apple et ses batteries qu'on peut pas changer.
- C'est ça, tout pareil. Mais le plus intéressant c'est une nana qui disait que pour éviter ça et le gaspillage qui va avec il fallait en gros supprimer la
propriété privé.
- Une anarchiste ?
- Ben non, elle ne remettait pas en cause le système, sauf que c'est le producteur qui reste proprio du truc et donc doit le récupérer et le recycler à la
fin.
- Comprends pas ?
- Ta bagnole tu ne l'as qu'en location longue durée, le jour ou tu veux en changer, tu la rends au concessionnaire et t'en prends une autre, chez lui ou ailleurs.
Dans ce cas l'intérêt du constructeur c'est de fabriquer des bagnoles qui ne tombent pas en panne vu que c'est lui qui doit les réparer. Et qui seront faciles à recycler vu que c'est pour sa
pomme. Tu piges ?
- Ça marche pour les bien de consommation, mais pour ta maison ?
- Faut voir, on pourrait imaginer un droit de priorité pour tes enfants… Moi je trouve ça pas mal comme idée. Nous ne sommes que de passage sur terre, alors on
restitue le tout à notre mort. Fin de la propriété, nous n'aurions plus qu'un droit d'usage et de jouissance raisonnable le temps de notre vie.
- Et mon pastis alors ?
- Ton pastaga tu le bois, tu le pisses et entre temps tu dis des conneries, c'est un cycle vertueux. Et tu n'es pas propriétaire de l'eau que tu bois, ni du
verre.
- Patron, une tournée !
propriété gaspillage propriété gaspillage propriété gaspillage propriété gaspillage propriété gaspillage propriété gaspillage