Fred : Alors comment ça se passe avec le cœur du veau ?
Pat : Pas trop mal, en fait il se pourrait que ce soit une peau de vache.
Fred : Oh ben merde alors, de vache ! T'es sûr ? Pas d'un taureau bien couillu ?
Pat : Vache ou taureau ce qui compte c'est que mon cœur batte.
Fred : Une vache à mille temps. Oui, bon, mais quand même... Une peau de vache reste une peau de vache. S'il te pousse des mamelles tu viendras pas te plaindre.
Pat : J'irai brouter en Normandie. Le plus bizarre c'est de me dire, et pas que de me dire, que je suis en train de vivre mon bonus, une partie gratuite, mon cœur à tilté et hop', free game !
Fred : Ça change quoi ?
Pat : Rien en superficie, mais dans le fond du fond, la vie va autrement, tu regardes plus pareil le monde, les autres...
Fred : Tu trouves que j'ai changé de tronche, moi ?
Pat : Non, t'as l'air toujours aussi benêt et ton pif rougeaud comme une balise de détresse.
Fred : J'te remercie !
Pat : Le rapport à la mort,
Fred : Tu l'as niquée !
Pat : Pas ça, pas comme ça, c'est devenu une copine, une voisine, même plus peur. Je sais que je vais mourir,
Fred : Avant tu savais pas ?
Pat : Avant j'étais immortel, la mort était abstraite, maintenant je la porte dans mon cœur. Je ne peux plus mourir puisque je suis déjà mort.
Fred : Et ressuscité, on sait, t'arrêtes pas de le répéter que c'en devient un peu lassant.
Pat : C'est que ma vie, il y a un avant et un après, non, il y a un avant et un maintenant.
Fred : C'est pas pareil ?
Pat : Maintenant c'est maintenant, et après
Fred : C'est après ! Merci bien, tu en reprends un autre, c'est ta tournée !
Pat : Oui, et après on parle d'autres choses.
Fred : Par exemple de ma déclaration d'impôts !
Pat : Ou du printemps...