Pat : S'il y a une chose qui ne change pas c'est la prédominance quasi absolue de l'É. N. A. autour du président de
la république. Pas de risque de chômage pour eux.
Fred : Hollande est énarque c'est vrai, comme Valéry, Jacques, Ségolène, Martine, Lionel… mais François et Nicolas
étaient avocats, et Georges professeur de lettre. Qu'est-ce qui te gène tant que ça ?
Pat : C'est qu'ils sortent tous du même moule, ils ont été dans les mêmes écoles et se retrouvent trente ans plus
tard tous au pouvoir, le premier ministre est de la même promotion que le président.
Fred : C'est bien, au moins ils se connaissent et ont l'habitude de fonctionner ensemble.
Pat : La plupart des conseillers et secrétaires nommés à l'Élysée sont énarques, ça commence à faire beaucoup. Si
c'est ça la diversité on est mal barré. Tous sont de hauts fonctionnaires qui n'ont rien connu d'autre. Où est la société civile dans tout ça ?
Fred : Je reconnais que c'est une spécificité française, nous n'avons pour ainsi dire que des politiciens
professionnels qui font toutes leurs carrières en politique et pour la plupart ne savent pas prendre leur retraite. Et l'école qui les forme, c'est l'Éna, c'est comme un c. a. p., Certificat
d'Aptitude Politique.
Pat : On va voir avec Nicolas… Partout ailleurs, après cinq, huit ou dix ans de pouvoir, l'homme ou la femme quitte
la politique et reprend sa vie civile.
Fred : Et je vais te donner raison, la vie civile d'un énarque c'est d'être au sommet de l'état d'une manière ou
d'une autre.
Pat : S'ils y avait un clause de non éligibilité à l'entrée de l'Éna, il n'y aurait plus beaucoup de
candidats.
Fred : Ce serait anticonstitutionnel.
Pat : C'était une boutade.