Fred : Tu as encore tes parents toi ?
Pat : Oui, ils commencent à se faire vieux mais ils tiennent encore la forme.
Fred : Et tu as déjà imaginé comment tu réagiras le jour ou...
Pat : T'es d'une gaité folle pour un lundi pluvieux. Il y a quelques années de ça je me suis posé la question, maintenant les enjeux ne sont plus les mêmes, j'ai fait ma vie et eux aussi.
Fred : Mon père est mort il y a déjà pas mal de temps, ça a été très dur, surtout pour ma mère, et puis le temps passe...
Pat : Alors pourquoi tu en parles ?
Fred : J'ai lu un bouquin d'une femme écrivant sur son père, et le nombre d'homme qui ont écrit ou fait un film après le décès de leur mère, c'est impressionnant.
Pat : Une manière pour eux de faire leur deuil.
Fred : Mais pourquoi ce besoin de partager avec des gens que tu ne connais pas, le deuil c'est un truc personnel.
Pat : Je pense qu'ils s'imaginent universels. Comme ceux et celles qui éprouvent le besoin d'écrire leurs mémoires, ils pensent que comme ça ils conjurent la mort.
Fred : Une épitaphe de cinq cent pages...
Pat : Ou juste un petit poème.
Fred : Pour certains ça a été le début de la gloire, le seul bon bouquin qu'ils aient écrit.
Pat : Une manière de laisser une trace, un témoignage, de libérer des émotions ; et au moins c'est un sujet qu'ils connaissaient.
Fred : Tout ce que j'ai voulu dire et que je n'ai pas dit au moment ou...
Pat : Une sorte de journal à l'envers.